jeudi 12 juillet 2012

Olivia: My Little Company, création de site web

Pour Olivia, devenir  mère a tout changé: ses priorités, sa vision du travail. S'expatrier à Singapour avec sa famille lui a ouvert de nouvelles opportunités. C'est ainsi qu'elle a créé sa propre activité et est devenue créatrice de site web: "sa petite entreprise" marche bien fort aujourd'hui (allez voir son portfolio, ici!).

Présentation:
Bonjour je m’appelle Olivia, j’ai 36 ans, 3 enfants et j’habite à Singapour depuis 4 ans. Je suis webdesigner. J’adore tout ce qui touche à l’Internet et au web design. En vivant à Singapour, je me régale aussi des rencontres multiculturelles et je n’aime rien de plus que discuter « parenting » avec des parents d’autres pays et d’autres cultures que la mienne.

Ton business:
Je fais des sites Internet depuis 3 ans. J’ai monté une sole proprietorship qui s’appelle My Little Company. Mes clients sont des petites et parfois moyennes entreprises, ils sont basés aussi bien en France qu’à Singapour.
La particularité de mon « business » tient surtout dans mon approche : je ne suis pas une informaticienne-codeuse à la base donc je parle un langage que mes clients comprennent. J’ai fait de la communication pendant 8 ans avant et ça me sert beaucoup, notamment pour conseiller des clients qui ont besoin d’un site mais qui ne savent pas vraiment comment le positionner et quoi mettre dedans. Enfin, je suis une toute petite entreprise, « un artisan » et les clients apprécient de pouvoir traiter avec moi en direct, de ne pas avoir à choisir un package avec plein d’options dont ils n’ont pas besoin. Je suis aussi plutôt flexible. Je crée des sites faciles à mettre à jour :-) Plus de la moitié de mes clients gèrent leur site eux-même.

Devenir Mampreneur, pourquoi? 
Avant d’arriver à Singapour et surtout avant d’avoir des enfants, je travaillais à Paris dans le service com’ d’une banque. Je ne comptais pas mes heures, je voyageais (j’étais d’ailleurs venue passer 2 semaines à Singapour), j’adorais mon boulot. Je trouvais l’ambiance « investment banking » hyper excitante, je me sentais importante quand j’avais des réunions avec le big boss et j’étais hyper fière quand on me disait que j’avais fait du bon travail. Génial quoi.
Et puis je suis devenue mère, deux fois en moins d’un an, et tout a changé. La maternité m’a fait prendre énormément de recul et je suis devenue incapable de me remettre au « jeu » de l’entreprise. Mes responsabilités de mère me semblaient infiniment plus Grandes (avec le grand G) que mon boulot, qui m’apparaissait d’un coup totalement futile. Chaque nouvelle réunion était un calvaire, toutes les urgences et autres charrettes me faisaient pouffer, je ne supportais plus la mesquinerie ambiante.
En gros, je ne savais plus ce que je voulais faire de ma vie, je manquais cruellement de sommeil, j’étais déchirée entre ma vie de maman et mon autre vie … Bref c’était la merde  (je ne m’en lasse pas ;)
C’est aussi la période où j’ai commencé à bloguer frénétiquement. Je me suis aperçue que je prenais autant de plaisir à écrire qu’à bricoler le code de mon blog. J’ai alors commencé à « fabriquer » des blogs pour toutes mes copines. Après une petite dizaine de blogs j’avais des bonnes bases d’html, de css et de php, j’adorais ça. J’aimais aussi beaucoup la partie créative et design. J’ai commencé à me demander comment je pourrais intégrer cette nouvelle passion dans mon travail. J’ai fait pas mal de plans sur la comète…
Le départ pour Singapour a été l’occasion de mettre un plan à exécution ! Les débuts ont été compliqués, j’ai pas mal tâtonné mais maintenant ça marche bien. Quand je regarde le chemin parcouru je n’en reviens pas ;)

Hobby ou réel boulot (ou les deux!)? 
Aujourd’hui c’est réel boulot à plein temps. Je voulais que ce soit un gros mi-temps et c’est raté. C’est une bonne surprise qui complique un peu la vie et me force à repenser un peu mon idée de départ.
J’ai déjà refusé des clients mais je ne sais jamais de quoi demain sera fait, donc je refuse rarement un nouveau projet. Ça m’oblige parfois à « bosser comme une dingue ». Ceci dit, si on annualise, je prends quand même beaucoup de vacances donc ça n’est peut-être pas si dingue que ça. La flexibilité me permet de faire faire leurs devoirs à mes enfants au milieu de l’après-midi mais je me retrouve parfois aussi derrière mon écran à minuit.

Parcours de santé ou parcours du combattant? 
A Singapour, il n’y a pas de difficultés administratives insurmontables pour se lancer. Mais ou que ce soit, pour monter une entreprise ou tout simplement se lancer en free-lance il faut à mon avis de l’endurance et un bon mental. Il faut être très patient et ne pas se laisser déstabiliser à la première difficulté, ni aux suivantes... J’ai personnellement trouvé tout plus compliqué que prévu.
J’avais fait une petite formation en France et j’ai suivi des cours de design à la NAFA cette année mais j’ai appris la plus grosse partie toute seule avec des bouquins et en passant des heures à tâtonner voire à patauger dans des feuilles de codes. 

Travailler de la maison, est-ce compliqué, et recommandé? 
Travailler à la maison a plein d’avantages, notamment quand on a des enfants. Je suis là quand ils rentrent de l’école, je peux m’interrompre une heure pour faire les devoirs et me remettre au boulot après par exemple. Il n’y a aucun temps perdu dans les transports, mon bureau est à 3 mètres de la salle de bain, le matin je ne suis jamais en retard ;)
Il y a aussi 2 inconvénients majeurs à travailler de chez soi. D’abord l’absence de vie sociale me pèse un peu. Pouvoir discuter avec des gens, partager les bons et ou les mauvais moments. J’aimerais pouvoir partager la joie d’un contrat signé et aussi parfois partager les moments de galères.
Et puis travailler de chez soi veut aussi dire être tout le temps au bureau. Mon ordi est toujours à moins de 10 mètres de moi et j’ai du mal à décrocher.  Et je ne parle pas de la proximité du frigo et du lit qui peut parfois transformer la routine en frigo-boulot-dodo…

Qu'est ce qui t'a le plus surprise dans ton parcours? 
J’ai été surprise par la puissance du bouche à oreille, je pensais que ma principale difficulté serait de trouver des clients alors que pas du tout. Je ne fais aucune pub et ne suis jamais au chômage technique. Il y a eu des mauvaises surprises aussi ;)

L'erreur #1 à ne plus refaire et/ou le conseil #1 à donner? 
Le conseil numéro 1 est être patient et confiant. Se lancer prend beaucoup de temps, il faut passer par des moments de doute, il faut se tromper, il faut se remettre en question, changer d’approche, le chemin est hyper sinueux et parfois un peu décourageant, mais chaque petite victoire ou « achievement » comme on dit ici est une énorme récompense et permet de passer des caps. Les erreurs, il faut les faire pour progresser je pense !
Au final, je dirais simplement que le meilleur conseil qui soit est celui qu’un des profs à la NAFA nous a martelé: « don‘t be emotional » ;)

T'es-tu appuyée sur des réseaux d'entrepreneurs, des ressources particulières qui pourraient être disponibles pour d'autres Mampreneurs? Si oui, lesquels? 
Je n’ai pas utilisé de réseaux autres que les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Linkedin.

Tes perspectives? 
J’aime le côté artisanal de « ma petite entreprise » et pourtant je m’aperçois que j’atteins déjà la limite de ce que je peux faire en étant seule. Il faudrait que j’« industrialise » mon approche, que je sous-traite davantage. Ça ne me plait pas vraiment donc je cherche d’autres manières de me développer. J’ai quelques pistes, il faut que ça murisse.

Le regard des autres vis-à-vis de ton statut de Mampreneur? 
Le regard des autres varie du tout au tout. Il y a des regards admiratifs, envieux , bienveillants mais il y aura aussi toujours des gens qui pensent que travailler pour-de-vrai, c’est enfiler un tailleur et « aller au bureau », il y aura aussi toujours des gens qui pensent que « monter une boîte » sans ambitionner de monter une multinationale c’est pas une-vraie -boîte et il y aura aussi toujours des gens qui pensent que la « mampreneur » est une tai-tai qui joue à la marchande. On a tous des a priori … Perso je penserai toujours que les gens qui enfilent des costumes à rayures et qui ont des team meeting le dimanche sont des travailleurs de Brother & Brother. :-)
Je note aussi qu’en vieillissant on accorde de moins en moins d’importance à ce fameux regard-des-autres, une libération !

Et si c'était à refaire? 
Je ferai tout différemment bien sûr… 


Merci Olivia pour cette vision très franche du monde de l'entreprise traditionnelle et de sa compatibilité avec la maternité. Nous lui souhaitons bon courage dans le developpement de My Little Company. Vous pouvez aussi découvrir son blog, un incontournable, My Little Singapore!

7 commentaires:

  1. Excellent article sans langue de bois. Entrepreneur c'est autant un état d'esprit qu'un travail à temps complet.

    Bravo à Olivia (et à Erika pour l'interview). Don't be afraid to fail, be afraid not to try!

    Bonne continuation!

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  2. Je crois que la demarche de tout entrepreneur force l'admiration, car effectivement il est deja tres courageux de se lancer avec tous les risques que cela comprend! Bravo Olivia!

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  3. Merci Erika et merci tout le monde :)

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  4. Réponses
    1. Bravo Olivia, car oui être entrepreneuse, ce n'est pas occuper le temps
      Ibre d'une tai-tai desoeuvrée, n'en déplaise aux grincheux... moi, je fais partie de ceux qui admirent !

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  5. Merci pour ce post instructif. Ce poste est très utile pour mon projet.creation de site

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