Lorsque Savina,
basée à Hong-Kong, m’a contactée, j’ai immédiatement craqué sur ses salopettes « Savipopette »
pour enfants, ne regrettant qu’une chose : ne pas pouvoir les trouver à
Singapour ! De jolis vêtements gais et colorés ! Dans cette
interview, Savina nous présente son projet et nous parle de l’adaptation en
expatriation et de l’importance des réseaux d’entrepreneurs !
Présentation:
Je m’appelle Savina de
Gerlache, Belge, 32 ans et 3 enfants, Gaston 4 ans, Achille 2 ans et Louison 8
mois.
Assistante sociale de formation et thérapeute par le théâtre. J’ai
travaillé avant de partir à l’étranger dans un hôpital de jour psychiatrique
pendant presque trois ans.
Aujourd’hui, ça fait 6 ans que
nous vivons en Chine : 3 ans à Beijing et 3 ans à Hong-Kong. Nous sommes arrivés
à deux à Beijing, mon mari et moi, dans un complet choc culturel, j’ai d’abord
suivi des cours de chinois de façon assez intensive pour essayer de me faire
comprendre et de comprendre la culture qui m’entourait. Ensuite j’ai travaillé
pour les jeux olympiques avec les officiels Belges et par la suite j’ai rejoint
l’association Couleurs de Chine, organisation d’évènements et récolte de fonds
pour la scolarisation des petites filles (minorités chinoises) dans le sud de
la Chine.
J’ai adoré nos trois années
Pékinoises, des multitudes de découvertes culturelles, humaines, sociales,… La découverte
d’être maman pour la première fois. J’ai adore sillonné dans la ville avec mon vélo
et mon fils Gaston derrière moi. J’ai pu me faire de véritables nouveaux amis,
avec qui je garde très souvent contact.
Et c'est là qu’est née ma première
Salopette :-).
Ensuite nous sommes partis a
Hong-Kong, difficile départ et difficile arrivée. J’étais enceinte de mon deuxième
garçon, et il fallait en même temps tout recommencer, se refaire des amis, tout
re-raconter une énième fois, ne plus pouvoir se balader, (les trottoirs sont
trop petits a Hong-Kong), plus de vélo,… bref il faut du temps et surtout
essayer de ne pas comparer ! Je me souviens de nos premières semaines a
HK, on comparait tout et on faisait que des éloges sur Pékin, en a étonnés
certains ! « Quoi vous habitiez à Pékin ?? ca va la pollution ? »
Mais finalement j’ai pris la
nouvelle expérience du bon côté, des amis on en a trouvés, le quotidien s’est
installé et notre vie a commencé à 4 et puis à 5.
Parle-nous un peu
de Savipopette :
Savipopette est né à Pékin, j’adorais
me balader dans les marches de tissus chinois avec les copines, on découvre des
tissus de tous genres ! Durant mes trois années je n’arrêtais pas de
penser à différents concepts à développer, surtout avec une grande amie Belge rencontrée
là-bas, Nathalie.
On a même créé une petite
entreprise de meubles en bois et en acier avec un ébéniste chinois, on
dessinait avec lui les meubles qu’on nous commandait, avec notre chinois de
base et beaucoup de gestes, on a fait aussi des gants à mettre sur les « motoche »
(vélos électriques chinois) par grand froid.
Et puis finalement c’est seule
que j’ai décidé de lancer ma première salopette. Elle était destinée à Gaston,
les tissus ne manquent pas en Chine ni les bonnes couturières.
Ma première Salopette était
donc destinée à mon fils et pas du tout dans l’idée dans faire d’autres. Mais
voyant le résultat et le retour des gens, je décide donc de me lancer, les idées
arrivent assez facilement, je veux faire des salopettes et que des salopettes,
pour filles et pour garçons.
Le concept : un tissu
pour la salopette et un tissu différent pour les poches, lignée, en jeans, en
velours, en lin ou en coton. Du moment qu’elle soit colorée, de bonne qualité
et mignonne.
Mon nom de départ était
Saperlipopette, j’ai d’ailleurs fait une première collection avec ce nom-là,
mais j’ai réalisé qu’il était déjà trop utilisé. J’ai donc changé de nom pour
Savipopette, un mélange avec mon prénom et le mot salopette.
Mon site est encore en
construction mais j’espère qu’il verra bientôt le jour. www.savipopette.com. Et au sinon sur ma
page Facebook, mes « Fans » :-) me suivent et peuvent faire
leur commande via ce réseau : clic ici.
Devenir
Mampreneur, pourquoi? Ton expérience personnelle et/ou de Maman et/ou ton
expatriation t’a-t-elle inspirée dans ton parcours entrepreneurial ?
Alors je ne suis pas du tout
entrepreneuse dans l’âme, ce que j’aime c’est créer, trouver les tissus,
choisir des combinaisons de tissus, choisir le modèles, j’aime beaucoup mon
produit, mais après pour ce qui est de le vendre, de contacter des personnes,
je suis malheureusement très mauvaise, mais je commence à apprendre et j’espère
que cela portera bien ses fruits.
Le concept de Mampreneur me
convient très bien, j’ai la chance d’être avec mes enfants et en même temps de
créer mes salopettes. Que rêver de mieux ?!
Hobby ou réel
boulot (ou les deux!)?
C’est cette année que cela
devient un réel boulot ! Je dois essayer de développer au mieux ma marque
et de la faire connaître. Mais tout en me laissant une liberté d’être avec mes
enfants.
Parcours
de santé ou parcours du combattant?
Parcours
de combattant car on est seul face a nous même, face a notre projet. C’est ce
qui est sans doute le plus difficile mais aussi le plus gratifiant.
Travailler de la
maison, est-ce compliqué, et recommandé?
Travailler
de la maison est très difficile, car on est constamment partage entre les
enfants et le projet. Et du coup on ne fait rien vraiment bien. J’ai donc
décidé depuis septembre de prendre un petit bureau pas trop loin de chez moi. J’y
vais deux jours et demi par semaine, et vraiment c’est la meilleure décision
que j’ai prise. Je travaille beaucoup mieux et quand je suis à la maison, je
suis la a 100%.
Qu'est ce qui t'a
le plus surprise dans ton parcours?
« Œil
pour Œil, dent pour dent » … L’esprit que j’ai pu découvrir dans le petit
monde d’entrepreneurs à Hong-Kong quand je suis arrivée. A Pékin j’avais été habituée
par l’entraide de chacun. Une amie, Jeanne (qui fait des magnifiques habits en
cashmere pour enfants « Mandarine Coco ») a créée un petit groupe d’entrepreneurs
qui se réunissait une fois par mois pour parler ensemble de nos questions, d’essayer
d’y répondre et de se partager des contacts. Ici à Hong-Kong j’ai vraiment mis
du temps avant de tomber sur des personnes comme celles que j’avais rencontrées
à Pékin. Il
est très difficile de se faire aider quand on arrive avec une idée à développer. Mais
au final, fort heureusement, on trouve toujours des personnes à l’écoute.
L'erreur #1 à ne
plus refaire et/ou le conseil #1 à donner?
Le conseil serait de s’entourer
de personnes, de créer un petit groupe de discussions, de ne pas toujours tout
ruminer seule. Le groupe dans lequel j’étais à Pékin m’a terriblement aide et
surtout motive à continuer, même si j’y étais que pendant mes derniers mois à
Pékin.
Quels ont pu être les difficultés principales liées
à ton pays d’implantation ?
La langue, le fait qu’on
critique beaucoup la chine et la qualité des tissus. D’ailleurs mes salopettes
sont Made in Vietnam :-)
T'es-tu appuyée
sur des réseaux d'entrepreneurs, des ressources particulières qui pourraient
être disponibles pour d'autres Mampreneurs? Si oui, lesquels?
Donc le petit groupe
d’entrepreneurs créés à Pékin, nous étions 6 personnes dans le groupe, chacune
parlait de son projet et partageait ses préoccupations du moment. Ensuite chacune
donne son avis, avec quelques solutions et contacts à partager. Cela me
permettait de mettre les choses à plat, d’y mettre des mots et d’avoir d’autres
avis que celui de mon mari ou de ma famille.
Je fais partie aussi du groupe
Mom’s preneurs en Belgique, http://www.mompreneurs.be
Groupe très actif et qui est là pour toute aide éventuelle et pour les moments
de doutes. Il y a beaucoup d’entraide entre les membres. Je m’appuierai sur ce
groupe lorsque je serai de retour à Bruxelles.
Tes perspectives
et challenges actuels?
Aller a la rencontre des
magasins, organiser des nouvelles ventes et j’aimerais beaucoup lancer un pop-up
store à Hong-Kong, mais il y a beaucoup de freins principalement celui du cout.
Le regard des
autres vis-à-vis de ton statut de Mampreneur?
Assez encourageant ! Les
retours de la part de ma famille et amis sont positifs et motivants mais
parfois je dois me battre pour montrer que c’est un réel projet et un réel
boulot. Mon activité est parfois perçue comme une occupation pendant le temps
de l’expatriation.
Et la famille dans
tout ça?
Ils
m’encouragent beaucoup, mon mari aime mon projet, il voudrait sans doute que ca
avance un peu plus vite. Mes enfants sont mes modèles, mes muses J Ils sont toujours contents de porter des "Sapopettes"
(comme ils disent).
Mes sœurs
sont toujours là pour « liker » mes photos sur Facebook et pour m’aider
dans l’organisation des pop-up store à Bruxelles.
Et si c'était à
refaire?
Je referai exactement pareil !
Je vous encourage à visiter la page Facebook de
Savipopette, ici, en attendant l’ouverture du site web, ici. Si vous
souhaitez rentrer en contact avec
Savina, par exemple pour distribuer ces magnifiques salopettes à Singapour, n’hésitez
pas !