Fin juin... Singapour se
vide d'une partie de ses familles françaises qui passent leurs vacances dans la
mère-patrie, laissant souvent le mari seul une partie de l'été. Certes, tout le
monde ne part pas car nombreuses sont les femmes qui travaillent aussi, mais
beaucoup d'activités tournent au ralenti ou sont en suspens. Le haze n'a rien
arrangé, certains ayant précipité leur départ. De quoi souffler un peu aussi
quand on reste à Singapour, avec moins d'activités programmées en avance (en théorie)... Etrange ambiance dans la communauté française.
Fin juin, même si
l'on reste pendant l'été, on prend la mesure de l'année qui s'achève, du temps
qui a filé. Sans être calée sur le calendrier du lycée français, Bébé A étant né
en septembre dernier... c'est un peu pareil pour moi. Voilà 6 mois aussi que j'ai
repris le travail. Mais où est passe le temps?
Fin juin, période des
farewells et pots de départ. Nous en avions eu peu ces dernières années après
la vague de départs de 2009 qui nous avait tout simplement déprimés. Nous étions
à deux doigts de partir en 2010 pour cette raison, beaucoup de nos meilleurs
amis étant rentrés en France (mais pas tous heureusement!). Hasard des
affectations et des courants d'expatriation, une grosse fournée d'arrivées fin
2010 début 2011 nous avait reboostés et permis de reconstruire un noyau dur
d'amis. En sachant bien que l'expatriation est cyclique, nous étions préservés
pour deux ou trois années, et paf, c'est reparti. Notre cercle d'amis va
probablement à nouveau rétrécir courant 2014 et ça a déjà commencé. Le départ
de B&F il y a 10 jours nous a clairement serre le cœur: ils vont profondément
nous manquer, et leurs enfants vont manquer aux nôtres!
Des amitiés qui se
nouent à toute vitesse, des amis qui deviennent vite très proches du fait que
notre vie sociale est beaucoup moins centrée sur la famille au sens large. Des
amis que l'on garde malgré les départs, ayant pour notre part réussi la
prouesse de revoir les plus chers à notre cœur à chacun de nos retours (ou au
pire un retour sur deux). Quelque part, ça nous permet de mieux vivre ces départs,
mais ça demande beaucoup d'efforts d'organisation lors de nos retours. La
richesse de l'expatriation ce sont toutes ces magnifiques rencontres, mais le
prix à payer, les départs. Des départs qui nous projettent a notre propre départ,
dans une année, qui nous permettra de retrouver ceux qui sont rentrés. Des départs
qui sont l'occasion de discussions. Ceux qui ne comprennent pas ceux qui
rentrent au vu de la situation en France. Ceux qui aimeraient rentrer mais ne
le disent pas forcement (genre t'as trop
de chance d'être à Singapour, mais comment peux-tu songer une seule seconde de
rentrer, non mais?). Ceux qui pensent qu'on rentre ou qu’on reste parce
qu'on n'a pas le choix. Ceux qui pensent ne jamais rentrer en France. Culpabiliser
ceux qui partent ou culpabilité de rester?
En attendant, tout ce
qui compte pour moi, c'est la richesse des liens créés et de savoir préserver
les plus précieux d'entre eux. Un cadeau unique de l'expatriation.