dimanche 5 juin 2016

(Manque de) sommeil

Je n'aurais jamais cru écrire un billet sur ce sujet. Certes, quand je suis devenue maman, j'ai vite compris que non, un bébé ne fait pas ses nuits quand il atteint la barre fatidique des 5 kilos ou des 3 mois. Oubliez ce mythe, on vous ment. Oui, on m'a dit aussi qu'il ne dormait pas parce qu'il avait faim vu que j'allaite. Normal m'a t'on dit. Mais mon 1er a "fait" ses nuits pour de bon à 7 mois. Puis j'ai oublié. Les nuits hachées menues du début, les pétages de plomb, les tours de poussettes au beau milieu de la nuit.

Le 2ème nous a donné moulte faux espoirs. Des nuits globalement meilleures au début, il a fait durer le plaisir jusqu'à un an environ, en alternant bonnes nuits et réveils nocturnes. Au point de dérégler mon propre sommeil et de me mettre à faire des insomnies, même quand il avait décidé de dormir. Heureusement, on oublie. Le boulot en mode zombie et les meilleurs lendemains où on rattrape tout ce qu'on a fait de travers la veille.

Le 3ème, lui, ne nous a pas permis les faux espoirs. Encore que, en février j'ai cru que c'était bon, enfin (à 8 mois, hein). Ben non, il nous en a remis une 2ème couche. J'ose à peine écrire que c'est bon, enfin, à quelques jours avant qu'il ne souffle sa première bougie, avec plusieurs nuits continues au compteur. Journées zombie un jour sur deux, puis trois, puis une ou deux fois par semaine, on tient le bon bout.

Ces journées où tu te sens complètement pédaler dans la semoule. Ou tu sens littéralement que tes neurones ne connectent pas. Ou tu lis sans lire. Ou tu rayes ta voiture bêtement sur un poteau énorme. Ou tu oublies de saluer un parent d'élève ou un voisin que tu connais pourtant. Ou tu t'énerves pour rien. Ou tu te dis que tu préférerais encore aller au boulot avec une bonne grippe qu'avec un déficit de sommeil de - xx heures (à 2 chiffres, hein) - puis au moins avec une bonne grippe, on te comprend. La bonne grippe ça peut arriver à tout le monde. Le manque de sommeil, c'est quand même majoritairement réservé aux jeunes parents. Tu gardes le sourire quoi qu'il arrive.

Enfin, tu es tellement en manque de sommeil que tu sais que tu vas tomber à 21h le soir-même et tout déchirer le lendemain, ébahie par ta clarté mentale du jour. Te sentir fulgurante. Revoir toute ta copie de la veille. Te dire que tu bas tout le monde en efficacité, en faisant le boulot de 2 jours en 1 (être mère aura au moins le mérite de décupler cette compétence ultra-nécessaire pour ta survie).

Manque de sommeil, et non pas fatigue. On ne peut même pas dire que les 3 enfants m'épuisent: enchaîner le rush du matin, le boulot, le footing, la course du soir, même pas mal (les jours de "bonne" nuit, hein). Les week-end bien remplis. e grand paradoxe, c'est que je me sens malgré tout en forme, voire en super forme. Je fais du sport, beaucoup. Ça m'aide d'ailleurs à remettre mes idées en place et à ne pas dérégler mon sommeil. Je mange bien. Alors oui, quand je dors bien, je déchire tout. Les nuits hachées sont de plus en plus rares. J'ai un mari formidable qui tolère mieux que moi le manque de sommeil. Heureusement, une bonne nuit ou deux, et j'oublie (presque) tout. Le corps est une formidable machine quand même (et heureusement).

Ciao, bonne nuit!

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