mardi 19 mars 2013

Stéphanie, Mondokiddo: plate-forme d'éveil aux langues et aux cultures

Lorsque Stéphanie m'a contactée, j'ai été tout de suite emballée par sa présentation de Mondokiddo. Le monde s'ouvre, les frontieres s'abolissent en terme d'éducation, et en tant qu'expatriés, nous y sommes encore plus sensibles. J'ai donc immédiatement proposé a Stéphanie de participer aux portraits de Mampreneur: elle a relevé le défi pour votre plus grand plaisir!


Présentation: Je suis Stéphanie, j'ai 37 ans, maman d'un garçon de 7 ans et d'une petite fille de 4 ans. Mariée à un reporter de guerre.
J’ai créé le site Mondokiddo (lien ici) qui est une plate-forme sécurisée d'éveil aux langues et aux cultures pour les enfants de 6 à 12 ans. Les enfants peuvent trouver des e-correspondants anglophones ou francophones partout sur la planète. Des jeux pédagogiques pour découvrir les cultures sont proposés (le contenu change toutes les semaines !). Le site est bilingue anglais/français. Les familles peuvent abonner leurs enfants (2 comptes enfants par abonnement), et les enseignants peuvent aussi inscrire leur classe pour des jumelages inter-classes.

La création de Mondokiddo : en quoi ton expérience personnelle t’a inspirée ? Ou en est le site dans son développement ?
Je suis ce que l'on appelle en anglais une « 3rd culture child », née d'un père anglais et d'une mère d'origine italienne ayant vécue en Algérie, j'ai grandi près d'Aix-en-Provence. J'ai donc baigné dans plusieurs cultures, dès l'enfance, entre l'Italie, l'Angleterre et la France. Je pense que mon attirance pour les cultures vient de là. J'ai également travaillé pour une ONG internationale pour la défense des droits de l'enfant, et je suis très sensible à l'éducation des enfants.
Mondokiddo est à présent terminé même si j'ai encore des tonnes d'idées de jeux pédagogiques pour les enfants!

Devenir Mampreneur, pourquoi? Ton expérience personnelle et/ou de Maman t’a-t-elle inspirée dans ton parcours entrepreneurial ?
J'ai eu l'idée de Mondokiddo en 1998, lorsque j'étais expatriée aux Etats-Unis, et à l'époque, je n'étais pas maman... J'ai repris mes études vers 28 ans (MBA) dans l'objectif d'un jour créer ma start-up. C'est à 35 ans que je me suis enfin lancée! Aujourd'hui, le fait d'être maman et de pouvoir transmettre à mon fils mes valeurs à travers Mondokiddo est une vraie chance. Je peux voir la progression de mon fils grâce à Mondokiddo!

Une mampreneur a des challenges encore plus grands a relever qu'une maman salariée. Penses-tu cependant qu'etre Mampreneur te donne une plus grande flexibilité?
En plus des challenges, je dirai que je porte une  responsabilité financière importante car j'ai investi une grande partie des économies de la famille pour monter mon affaire... Sinon, c'est en effet une plus grande flexibilité et un avantage pour ma famille. D'une part, car j'ai choisi de créer ma société au plus proche de mes parents, gravement malades tous les eux. Ainsi, je peux être là pour les aider en cas de besoin. D'autre part, pour mes enfants, c'est la possibilité de partager des moments en famille grâce à Mondokiddo. On aime faire le karaoké tous ensemble dès qu'il y a une nouvelle chanson sur Mondokiddo! Ma petite fille de quatre ans, même si elle n'a pas encore l'âge, s'intéresse déjà au jeu de cuisine, et arrive déjà à bien manier la souris pour faire les recettes dans la cuisine des Kiddos! A travers Mondokiddo, je transmets mes valeurs à mes enfants tout en leur apprenant plein de choses de façon ludique! C'est magique !

Hobby ou réel boulot (ou les deux!)? 
Mondokiddo, c'est avant tout une passion plus qu'un hobby. Car il faut être vraiment passionné pour se lancer comme je l'ai fait... Après, c'est un boulot ENORME. Je n'ai jamais autant travaillé de ma vie, et pourtant, j'ai toujours beaucoup travaillé...

Parcours de santé ou parcours du combattant? 
Parcours du combattant sans hésitation. C'est extrêmement dur. Il faut avoir une santé de fer, ça oui! Je ne suis pas tombée malade depuis deux ans!

Travailler de la maison, est-ce compliqué, et recommandé?
Je ne travaille pas de la maison mais je fais de temps en temps du télé-travail. J'aime bien avoir un bureau car on voit du monde. Je pense que si je devais travailler uniquement de la maison, il me faudrait un endroit séparé.

Qu'est ce qui t'a le plus surprise dans ton parcours? 
Ma capacité à rebondir car il y a beaucoup de moments de découragement.

L'erreur #1 à ne plus refaire et/ou le conseil #1 à donner? 
Trouver un mentor dans son domaine qui peut nous conseiller dès le départ. En fait, c'est crucial. Personne dans notre entourage ne peut comprendre ce que l'on vit (ni son conjoint, ni sa famille, ni ses amis) et encore moins nous aider à prendre des décisions. L'idéal, c'est de trouver un chef d'entreprise qui est dans le même secteur et qui peut nous accompagner les deux premières années.

On dit souvent que créer son entreprise en France est relativement difficile. Partages-tu cet avis ?
Créer l'entreprise, ce n’est pas dur, mais la démarrer, oh que oui! Je suis restée en France car je voulais avoir l'aide de ma famille pour l'organisation familiale. Il y a trop de taxes pour les entreprises alors qu'on ne fait même pas de chiffre d'affaires. Tout est super cher. Les aides à l'entreprenariat partent dans le financement d'innombrables structures d'aide à la création, mais au final, il n'y a rien pour aider les start-up à vraiment trouver les fonds nécessaires pour décoller. Il vaut mieux être déjà riche!

T'es-tu appuyée sur des réseaux d'entrepreneurs, des ressources particulières qui pourraient être disponibles pour d'autres Mampreneurs? Si oui, lesquels? 
Je fais partie depuis dix ans d'un réseau européen de femmes cadres et dirigeantes (europeanpwn.net). J'ai également été lauréate d'un réseau de chefs d'entreprise (Réseau Entreprendre PACA) qui existe au niveau international. Je suis donc suivie par un « parrain », mais ce réseau est très peu féminisé.

Tes perspectives et challenges actuels? 
Mon site (bilingue anglais/français) compte près de 700 enfants d'une vingtaine de pays. J'espère pouvoir trouver des écoles et parents d'élèves qui soutiendront Mondokiddo en Asie.
Mon challenge actuel est grand car je dois trouver des fonds d'amorçage pour financer la croissance. Il n'y a que 3% des start-up qui trouvent des financements en amorçage en France... d'où mon inquiétude...
Ecoliers au Gabon utilisant Mondokiddo!
Le regard des autres vis-à-vis de ton statut de Mampreneur? 
A ma grande surprise, le secteur du multimedia, de l'internet, du numérique, est très masculin. Donc, dès que je me présente à des concours, devant des investisseurs, etc, je fais partie des rares femmes, et mes interlocuteurs ont l'air plutôt dérouté. La pire question que l'on m'ait posée: « Vous avez de jeunes enfants, mais alors, comment faites-vous avec votre entreprise? » Ma réponse: « comme un jeune papa chef d'entreprise ».

Et la famille dans tout ça? 
Avec un mari absent depuis bientôt douze ans à cause d'un métier qui l'oblige à faire de longues missions (souvent de 6 mois), je suis habituée à tout gérer.
Une Mampreneur, une heure avant de prendre l'avion pour Shanghaï, elle sort le linge des enfants du sèche-linge et elle prépare toutes les tenues pour les cinq jours d'absence. Elle pense même à appeler la baby-sitter à 1 heure du matin, heure de Chine, pour qu'elle n'oublie pas de prendre le sac de piscine du petit le lendemain. Une Mampreneur, même si elle rentre tard le soir, elle ne rate pas le carnaval de l'école, les compétitions d'athlétisme le week-end, le concert de piano... Une Mampreneur, après avoir présenté sa société devant des investisseurs acariâtres, répondu à une trentaine d'emails, gérer des bugs informatiques, rentre le soir, se met à genoux dans le couloir et fait une partie de billes...

Et si c'était à refaire? 
Je suis tellement têtue, que personne n'aurait pu m'empêcher de le faire. Donc, oui, il ne faut pas vivre avec des regrets. Je ne connais pas l'avenir de ma start-up, mais, j'aurai réalisé mon rêve, celui de relier les enfants du monde pour plus de tolérance et de compréhension entre les peuples.
Plein de challenges à venir pour Stéphanie, qui cherche des partenariats avec des écoles en Asie, en particulier à Singapour. Si vous pouvez l'aider, écrivez-lui (stephanie [AT] mondokkido.fr). Les Mamans d'enfants de 6 ans et plus, allez vite decouvrir Mondokiddo! Un site fait pour nos "Third Culture Kids"!

1 commentaire:

  1. Merci pour ce temoignage qui donne la peche et l'envie de continuer. Bonne continuation a Stephanie.

    RépondreSupprimer

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...