Mince, ça file... aurais-je pensé, début janvier 2006, alors fraîchement débarquée à Singapour, y rester 6 ans? 2 ans tout au plus. Puis on termine un projet et on rempile pour 2 ans. Et hop, un bébé et un nouveau projet? 2 ans plus tard... 6 ans ont filé.
Je me souviendrai toujours de notre arrivée, quelques jours après un réveillon sur la Côte d'Azur: dépaysement complet! L'humidité et la chaleur écrasantes des débuts, à laquelle nous nous sommes plutôt bien habitués par la suite. La rapidité du transfert aéroport-chez nous à Singapour.
Je me souviendrai de ces phases par lesquelles quasiment tout expatrié passe: lune de miel pendant laquelle tout est paradisiaque; puis le choc culturel et enfin la phase d'acceptation. Quand on reste aussi longtemps dans un pays, je dirai que ces phases sont cycliques et reviennent: gros coup dur pour nous lors du départ en masse d'amis basés à Singapour à cause de la crise économique, en 2009. Car quand on reste plus de 2-3 ans on passe vite pour des vétérans!
Je me souviendrai de ces phases par lesquelles quasiment tout expatrié passe: lune de miel pendant laquelle tout est paradisiaque; puis le choc culturel et enfin la phase d'acceptation. Quand on reste aussi longtemps dans un pays, je dirai que ces phases sont cycliques et reviennent: gros coup dur pour nous lors du départ en masse d'amis basés à Singapour à cause de la crise économique, en 2009. Car quand on reste plus de 2-3 ans on passe vite pour des vétérans!
Je me souviendrai longtemps de l'installation dans notre appartement à Paya Lebar où nous resterons 4 ans avant de déménager vers Tanjong Rhu. 5 minutes en voiture / 10 minutes à pieds du boulot: un luxe impensable en région parisienne.
De même la gastronomie locale m'aura marqué profondément: moi qui ne supportait pas les plats épicés ai appris à les apprécier. Je ne peux aussi m'empêcher de sourire en passant devant un resto pseudo "chinois", ou "thai" ou "vietnamien" ou "indonésien" à Paris. Cette grande variété et authenticité gastronomiques me manqueront autant que nos fromages ou saucissons le jour où nous quitterons le pays.
Nous sommes retombés sur nos albums et carnets de voyage récemment: nous en avons bien profité, au point de désormais manquer d'inspiration pour les week-end prolongés. Nostalgiques en repensant à nos voyages sac au dos comme celui de Chiang Mai (Thailande) à Hanoï (Vietnam) en passant par le Laos: 3 semaines roots qui nous ont laissé de fantastiques souvenirs. Des billets d'avion tellement bon marché à l'époque qu'on partait facilement pour 3 jours (en prenant une guesthouse à 5-10 dollars, on a bien changé...). M... on vieillit!
6 ans... combien de temps encore? Nous ne savons pas, mais après un retour manqué fin 2010, le sujet reviendra forcément sur le tapis bientôt et nous y pensons régulièrement. Le dilemme est permanent: tiraillés entre la famille et les amis en France, le travail le samedi à Singapour (!!), et toutes ces petites choses qui nous manquent en France.
Ah... si nous étions en France... Nous mangerions de bons fruits et légumes qui ont un vrai goût de tomate, de pêche, de poire (juteuse), de melon qui n'ont pas pollué la planète en traversant la moitié du globe par avion. Du fromage et des produits du terroir (idem). De la baguette fraiche et croustillante. Du fromage blanc en faisselle. Nous aurions notre appartement à nous (qui nous attend en France d'ailleurs), une vie de quartier, des commerces de proximité (et pas que des shopping mall immenses), un marché qui sent bon le terroir. Le week-end? Déjeuner chez la (belle) famille? Week-end à la campagne? A la mer? Un pique-nique en forêt? Dans notre chez nous? Et surtout un week-end de DEUX jours (oui on bosse le samedi à Singapour)! Nous aurions des saisons, un hiver, un été, un automne et un printemps. Sentir le froid, le chaud. Se demander comment on s'habille aujourd'hui. Avoir des soirées d'été longues et lumineuses, pas la nuit à 19h toute l'année.
Mais d'un autre côté un environnement idéal à Singapour pour les familles du suivi de l'accouchement à la garde des enfants (crèche ouverte de 7h à 19h30!). Un environnement ultra sécurisé. Une ville structurée, peu de bouchons. Les amitiés solides qui se forment entre expats et même avec certains locaux. Ces choses qui nous manqueront aussi, notamment la grande ouverture d'esprit qui découle de cette confrontation de culture. Ce dynamisme qui manque en France. Une bulle? Oui sûrement, mais la crise française ne fait guère envie en ce moment. Les retours sont loins d'être aisés. Le tout est de ne pas atteindre le point de non retour. Si le retour vous pend au nez, allez donc lire la check-list de Tartouille Expat, ici.
Les expatriés ne sont pas que (tous) des privilégiés. Certes nous ne sommes pas à plaindre. Mais nous avons par exemple choisi de ne pas avoir de helper à plein temps à la maison même si nous travaillons tous les deux, et on met Bébé à la crèche, on prend une baby-sitter pour sortir. Nous avons fait ce choix pour ne pas trop se "tropicaliser" et rendre le retour moins douloureux.
La vie à Singapour, au travail, avance à 200km à l'heure. Pause. J'enlève toutes ces couches superficielles, matérialistes qui finissent par nous ensevelir à Singapour. Aujourd'hui la France nous manque. Demain Singapour nous manquera. C'est lorsque l'on quitte un pays qu'on se rend compte à quel point on l'a apprécié. 7 ans, 8 ans? Plus, moins? On verra. Aujourd'hui, nous sommes heureux d'être ici, demain d'être là-bas. Et si on vous manque, venez donc nous rendre visite!
6 ans déjà :)
RépondreSupprimerOn a tous dans un coin cette idée du 'retour au pays' (pour différentes raisons).
Je n'y pense pas tous les jours mais il m'arrive d'y réfléchir. Mais à l'heure actuelle je reste à Singapour !
6 ans pareil... Aaaah Janvier 2006. Et pas de date de retour non plus.
RépondreSupprimerLa vie est quand même belle à Singapour - même en travaillant, avec enfants et sans maid :D
Bonne continuation !
Belle description du tiraillement qu on a plus ou moins au bout de quelques annees d'expatriation...
RépondreSupprimerEt idem pas de date de retour prevu et des raisons surtout "emotionnelles"
Oui, mais attention : la bouffe, c'est un mauvais argument ! Faut trouver autre chose.
RépondreSupprimerNous, en "métropole" on a les mangues, les avocats, les oranges, les bananes et les ananas qui ont voyagé depuis l'autre bout de la planète et qui sont rarement bons, les fruits de la passion insipides et tout secs, quand on en trouve et je ne parle pas des autres fruits introuvables...
Mais aussi les tomates, les concombres et les salades poussés sous serre et hors sol qui ont un goût de flotte... les pêches et les poires achetées dans le commerce la plupart du temps ne sont pas mûres et pourrissant avant de mûrir. A moins d'habiter près de producteurs, d'un bon marché (cher), ou d'avoir un jardin, hélas, les bons fruits et légumes ne sont pas si faciles à trouver.
Bien sûr, reste le saucisson et le fromage...
;-)
(PS : Et puis nous, en plus on n'a pas le durian, ou alors vendu entier avec l'écorce, au kilo, au prix du caviar, à Paris dans les épiceries du XIII°) ;-)))
Je me remets doucement du decalage horaire et lit vos messages. Chaque expatrie se sent tiraille, et ce n'est pas qu'une histoire de bouffe! Meme si on en parle beaucoup ;-) Que nous reserve 2012?...
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